Le cycle est Mort, Vive le cycle!

Une des choses que j’ai apprises depuis 12 mois, c’est de vivre au rythme de mon cycle… Aaaah ça oui.  Savoir en permanence à quel jour j’en suis, reconnaître tous les petits signes au fil des jours, et suivre l’humeur qui évolue au fil des 28 (à 30) jours pour tout recommencer exactement pareil à J1 encore un fois.

Le plus irritant c’est flot d’émotions qui recommence à chaque fois. Les signes physiques, comme toutes les petites routines, il la presque un côté rassurant… De J1 à J6 ou J7, c’est le calme plat, comme si mon corps (enfin quand je parle de mon corps, je ne parle que de corps « reproducteur », c’est déjà dire à quel tout y est réduit, comme si je n’étais plus que ça 😉 presque), donc la première semaine, mon corps est au repos – silence radio. J8 à J13, c’est comme un lent réveil, les ovaires s’agitent doucement je sens du mouvement, le corps récupère ses droits revient à la vie. J13-J15, OvUlAtIOn. Les seins qui piquent, les ovaires qui pincent et c’est parti. J16-J23 c’est l’agitation (Mais pour cette période, même si j’ai le sentiment de toujours ressentir beaucoup de choses, je ne sais pas à quel point cela fait partie du psychotage…), agitation dans les ovaires, mais pas 10_josephine_CALDER.jpgcomme les règles, plutôt des petites tensions qui vont qui viennent, l’envie de toujours protéger mon ventre avec mes mains… J24-J26, les seins gonflés, le ventre gonflé, du mal à rentrer dans mon pantalon. J27, tout se dégonfle, gros pic de douleur de règles. J28 ou 29 ….. ding-ding, ça y est elles sont là! Et tout le long, le sentiment que mes ovaires sont dans ma tête.

 

Pour les émotions c’est pareil, J1, grosse déception (qui s’accompagne toujours d’une grosse crise de larme et une dose d’irritabilité impressionnante). J2- J7, c’est le deuil… accepter que ca n’a pas marché en passant par toutes les émotions de la tristesse à la colère, de la colère à l jalousie, retour à la tristesse doublée de désespoir, pour finir par la résignation. J8 – J10, le corps se réveille et entraîne l’espoir avec lui, ça repart, tout redevient possible « ça peut peut-être marcher cette fois, c’est vrai, on avait peut-être juste besoin d’un cycle de plus ». J10 – J15, tous les espoirs sont permis, période de fertilité oblige, l’humeur est bonne et joviale, le sentiment que tout est possible. tete-à-oiseau.jpgJ15-J18, l’ovulation est passée, le stress commence à monter, « est-ce que ça a marché? », le corps est épié. J18 -J28, c’est parti pour les montagnes, l’humeur peut changer 4 fois en une 1heure. Entre l’espoir intense, et l’inquiétude, le défaitisme et le bonheur. Secrètement, je rêve à tout ce qui va suivre, j’imagine le mieux, envoie des tonnes d’ondes positives vers mon petit ventre. Et puis non, les signes ne sont pas suffisants pour y croire à 100%. J1 est de retour, la grande déprime aussi.

Voilà à quoi ressemble mon cycle, et tout s’y fait ressentir. Attendre avec tant de force que cette fois sera la bonne, je ne recommencerai pas à la case 1… Ca me fait un peu penser à ces jeux de cordes à sauter auxquels on jouait quand on était petites… ceux où deux d’entre nous faisaient tourner la corde et une 3e, 4e ou 5e devait entrer dans la corde en sautant. On doublait même parfois les cordes. Je n’ai jamais été bonne à ces jeux. Je regardais les cordes tourner en boucle, je calculais leur rythme et leur chemin, mais j’étais terrifiée de sauter dedans mais encore plus frustrée de ne pas y arriver. Je trouve que mes cycles ressemblent un peu à ça… Je vois les autres sauter et trouver leur rythme dans les cordes, et moi, je sais pas pourquoi, j’observe toujours les cordes tourner, sans comprendre comment sauter dedans…

Alors, oui, le cycle est mort, vive le cycle. C’est loupé pour cette fois, Mais tout est encore possible pour le suivant, Célébrons-le!

 

Aux quelques-unes qui me lisent, n’hésitez pas à partager avec moi vos expériences, je prends de plus en plus de plaisir à vous lire aussi!

Et si on commençait à chercher les raisons de cette attente…

Hier, j’avais rendez-vous chez le gynéco. Premier rendez-vous pour ça. La dernière fois que je l’avais vue, c’était il y a une an tout juste, pour lui dire que je voulais arrêter la pilule…

Je sais pas trop dans quel état d’esprit j’y allais, entre stress et soulagement. Stress qu’on m ‘annonce une terrible nouvelle (que rationnellement, je savais bien n’arriverait pas ce jour-là). Soulagement de pouvoir en parler à quelqu’un qui sait exactement de quoi elle parle, à qui poser toutes mes questions.

Je vais pas m’étendre sur le rendez-vous, ma gynéco est super, elle a répondu à toutes mes attentes, m’a écouté et a fait tout ce qu’elle pouvait à ce moment-là (échographie notamment). Du coup c’est comme je l’avais imaginé et espéré. Elle ne voit toujours rien d’anormal (on avait déjà fait un gros check-up il y a un an), pense qu’il n’y pas de raison de s’inquiéter mais m’a quand même référer à la clinique de fertilité pour aller faire des tests. (je me souviens qu’elle m’a dit que y en avait 3, je croyais que j’avais tout écouté super attentivement, mais après quand j’ai du expliquer à mon copain… j’avais oublié le 3e… bravo l’artiste!). Ca, c’est ce que j’espérais, j’avais peur qu’elle me dise juste qu’il ne fallait pas s’inquiéter et simplement continuer (parce que de toute évidence, je n’y arrive pas), mais qu’elle entende ma détresse et me fasse passer les tests rapidement pour voir s’il y a un problème ou non (En Belgique, certains médecins attendent jusque 18 mois d’office).

Du coup voilà, sur le coup, je sais pas trop pourquoi, j’étais en pleurs en sortant de chez la gynéco, sans raisons puisqu’au final je n’ai rien appris de nouveau et on a mis la machine en route pour voir si on a un problème ou non. Mais juste après, c’est comme si j’étais un peu sonnée. Mais aujourd’hui je me sens plus posée, je vais prendre ces rendez-vous le plus vite possible et attendre leurs réponses. Mon copain, lui, ca lui a foutu un sérieux coup au moral… je sais pas trop pourquoi, je lui avais bien dit qu’on allait pas avoir de nouvelle ou de solution magique après ce rendez-vous, mais je suppose que d’une manière ou d’une autre il s’était imaginé de choses ou il avait reporté son espoir là-dessus… du coup un peu un décalage dans la manière dont on vit les choses-là. En plus, on séparés ces deux semaines-ci…

C’est étrange d’ailleurs comment les deux personnes d’un couple ressentent ces choses de manière différente. Alors qu’on partage la même approche des choses, la même envie, la même attente, les mêmes espoirs et les mêmes déceptions, notre façon à chacun de les gérer et de les exprimer est toutes différente. Quand moi j’ai besoin d’en parler tout le temps, lui préfère éviter le sujet, quand moi j’aime rêver de cette vie avec enfant qui nous attend un jour, lui préfère ne pas se faire de faux-espoirs, quand j’ai besoin de pleurer ma déception, lui préfère l’oublier dans autre chose et quand un élément (comme la visite chez le gynéco) me soulage, lui ça l’atteint.

En fait, cette envie de bébé qui ne se réalise pas encore pour nous est omniprésente dans toute notre vie de couple. Je suppose que c’est la même chose pour tout le monde. Cette question s’immisce partout, je pense que (presque quasiment) pas un our ne se passe sans que l’on en parle, je sais que dans nos relations sociales cela joue aussi un rôle, des sujets qu’on évite. Et puis notre vie au lit aussi bien sûr, Si ça varie fort d’un mois à l’autre, on ne va pas dire que c’est toujours l’extase ans pression ;-). Il faut le gérer aussi ça.

Heureusement, malgré des manières différentes de gérer les choses et une présence de plus en plus forte de cette question dans notre couple, je nous sens toujours forts, et ça me rassure tellement. De passer cette attente avec lui ne me fais que vouloir encore plus des enfants avec lui. Vivement que ça vienne 😉

Alors, voilà, après cette disgression sur mon couple, je m’en vais retourner à l’attente. Celle de mon nouveaux rendez-vous médicaux cette fois, bien sûr. J’espère que ça nous apportera quelques réponses… Ce serait plus simple à gérer (enfin je le crois encore naïvement), s’il y avait une raison tangible à notre attente.

Mais j’attends toujours aussi la fin de mon cycle…

 

 

tic tac tic tac, ces deux semaines d’espoir interminablement longues..

Et voilà nous y voilà encore, comme tous les mois.

Les deux semaines de questions, d’espoir, d’angoisse, d’auto-analyse constante du corps à l’affut du moindre nouveau symptôme suspect ou inconnu. Je commence à les connaître maintenant, je les vois arriver comme une veille copine, qui va se pointer là et plus me décoller, jusque’à l’arrivée de mon autre copine préférée.

Chaque mois, je me dis que je vais arrêter d’y penser, juste laisser couler. Mais, patata, mission impossible! Chaque mois c’est pareil, cette période juste après l’ovulation, où l’on doit attendre jusqu’au premier jour des règles, c’est la même musique. Mon esprit s’emballe, espionne tout mon corps et espère, oui espère. C’est ça le plus dur, cet espoir qui s’allume à chaque fois, malgré tous mes efforts pour ne pas le faire, c’est plus fort que moi. chaque mois, envie d’y croire. Une petite voix qui me dit que non, rien d’anormal chez moi, cette fois, ça va marcher il fallait juste être patiente. Je visualise une centaine de fois le moment où le test sera positif, où je partagerai la nouvelle avec lui, où enfin, je pourrai rêver de mon bébé.

Mais en même temps que cet espoir, en même temps grandit une force fataliste, une grosse voix qui me répète de ne pas m’emballer encore une fois, pour ne pas souffrir encore une fois. Une grosse voix qui me dit, que, c’est sûr, j’ai certainement un problème, que quelque chose dans mon corps refuse ce bébé que je désire tant. « C’est impossible ».

Et à chaque fois, c’est la même chose, une lutte infernale dans ma tête, entre l’espoir et le fatalisme. Et cette lutte m’épuise. J’aurais tellement voulu que ça marche tout de suite. Je suis tellement jalouse parfois de toutes celles pour qui cela va si vite, en 2-3 mois hop hop, c’est gagné…. et  » elles ne le voulaient même pas tout de suite… non non, elles avaient arrêté la pilule juste comme ça, ça viendra quand ça viendra... » oui-oui…

Mais je me déteste de les détester.

Enfin voilà, tout ça pour dire, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, que j’attends mon premier jour de règles avec impatience. Pour mettre fin au chahut dans ma tête, pour savoir, pour pouvoir me réjouir, ou pleurer encore mais me ressourcer pour notre prochaine chance… Ooh que je déteste ces deux semaines!